La pêche durable, c’est quoi ?

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Repérer les labels, distinguer les techniques de pêche, respecter la saisonnalité des produits… Il existe de nombreuses façons, chacun à son niveau, d’adopter progressivement une alimentation plus « durable » et de consommer du poisson tout en limitant son impact sur l’environnement. Mais comment s’y retrouver ? Voici quelques pistes pour mieux comprendre la pêche durable et ses enjeux.

La pêche « durable » : ça veut dire quoi ?

Pêche « durable », « surpêche » : c’est quoi exactement ?  

La pêche durable « répond à nos besoins actuels tout en préservant les océans pour les générations à venir. ». Autrement dit, la pêche durable, c’est une pêche plus respectueuse des océans, qui consomme peu d'énergie, qui préserve les fonds marins et protège mieux les espèces de poissons.

A l’inverse, la surpêche est la pêche excessive de certains poissons ou fruits de mer qui peut mener à la disparition d’espèces et à la destruction des fonds marins. À ce jour, on estime que 31% des stocks de poissons sont surexploités dans le monde. Pour réduire l’impact de la pêche sur la planète, on peut essayer, autant que possible, de choisir des poissons issus de la pêche durable.

Connaître et comprendre les techniques de pêche durable

Tous les poissons ne sont pas pêchés de la même façon. Il existe de nombreuses techniques de pêche : à la ligne, au chalut, au filet… Ces méthodes ont des répercussions différentes sur les fonds marins et sur la biodiversité des océans et mers.

Les méthodes « ciblées » de pêche durable permettent de pêcher uniquement les poissons souhaités et donc de limiter les prises accidentelles. Elles sont :

  • La pêche à la ligne : il s’agit de la pêche telle qu’on la connait, avec un hameçon et son appât accroché au bout d’une ligne.
  • La pêche à pied : comme son nom l’indique, elle se pratique à pied dans les eaux très peu profondes avec un râteau, un couteau… pour fouiller le sol et pêcher des moules ou des huîtres par exemple.
  • La pêche au casier : on dépose au fond de l’eau des cages recouvertes d’un filet, contenant un appât qui attire l’espèce ciblée.
  • Les lignes de traîne : on accroche des lignes de pêches au bateau, avec à leur bout un hameçon et son appât.

Certaines méthodes de pêche sont dites « non-sélectives » : au cours de la pêche, d’autres espèces, en plus de celle recherchée, sont capturées. Selon la réglementation des pays, ces espèces sont parfois rejetées à la mer, et parfois blessées. Ces techniques de pêche mettent donc en danger certaines espèces marines ; elles peuvent aussi dégrader les fonds marins. Les méthodes de pêche « non-sélectives » sont :

  • Les chaluts de fond : il s’agit d’un filet en forme d’entonnoir maintenu au fond des océans par des poids. Cette technique de pêche détruit les fonds marins et emporte l’ensemble des espèces marines rencontrées.
  • Les filets : comme son nom l’indique, des filets de pêche sont plongés dans l’eau. Cette technique capture de nombreuses espèces non-ciblées.
  • La palangre dérivante : des hameçons avec des appâts sont attachés à un ensemble de lignes de pêche, qu’on appelle « palangre ». Celle-ci est équipée de bouées et dérive selon les courants marins. Une palangre dérivante peut faire plusieurs centaines de kilomètres de long, et donc attraper de nombreuses espèces non-ciblées.
  • La drague : il s’agit d’un filet métallique « trainé » au fond de l’eau pour déloger les coquillages (palourdes, couteaux…). Cette technique de pêche abîme les fonds marins.

Comment s’y retrouver quand on fait ses courses ?

Comment savoir si un poisson est issu de la pêche durable ou non ? Voici quelques conseils pour vous y retrouver.

Regarder la méthode de pêche ou repérer le logo « Pêche durable »

Pensez à regarder la méthode de pêche du poisson que vous achetez, elle doit obligatoirement apparaitre sur l’étiquette des boîtes de conserve. Les poissonneries doivent l’afficher sur l’étiquetage de leurs étals.

Le saviez-vous ?

Il existe un écolabel public « Pêche durable » pour vous permettre d’identifier les produits de la mer issus de la pêche durable. Les produits avec ce logo respectent des exigences environnementales, économiques et sociales. L’écolabel public « Pêche durable » :
  • garantit que la pêche préserve autant que possible les fonds marins et les espèces marines ;
  • garantit que la pêche a un impact limité sur l’environnement ;
  • assure une formation et de bonnes conditions de travail aux équipages.

Et le label bio ? Il ne s’applique qu’aux poissons d’élevage. Le label bio impose des garanties sur la nourriture des poissons d’élevage ou les ingrédients ajoutés - comme l’huile des sardines par exemple.

Essayer de varier les produits de la mer

Dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée, il est recommandé de consommer du poisson deux fois par semaine, dont un poisson gras (sardines, maquereau, hareng…) car ce sont des poissons riches en Oméga-3. Le poisson a par ailleurs beaucoup de qualités nutritionnelles, mais certains poissons peuvent contenir des polluants. C’est pourquoi il est recommandé de varier les espèces. Diversifier les produits de la mer permet aussi d’éviter la surpêche de certaines espèces, surexploitées pour maintenir les stocks. Et pour préparer vos plats, un grand choix de poissons s’offre à vous. 

Bon à savoir : certains poissons peu demandés sont souvent très peu chers ; les choisir, c’est également éviter qu’ils soient gaspillés.

Lorsque vous faites vos courses, si vous le pouvez, privilégiez le poisson frais et local, issu de circuits courts, comme par exemple les anchois du golfe de Gascogne, le merlan bleu, le lieu noir de Normandie…

Respecter la saisonnalité des produits de la mer

Les sardines en été, le maquereau au printemps, le lieu en automne, la dorade grise en hiver… À chaque poisson sa saison ! Privilégier les produits de saison comporte certains avantages comme des prix souvent plus attractifs et un meilleur goût. Aidez-vous du Calendrier de saison pour choisir des poissons et produits de la mer de saison pour vos menus.

Privilégier la qualité à la quantité 

Pour protéger les océans, il s’agit de privilégier la qualité à la quantité de poissons consommés. Vous pouvez commencer par essayer de manger le plus souvent des produits de la mer avec le logo « Pêche durable ». Et quand ce n’est pas possible, préférez les poissons pêchés localement, selon des techniques de pêche respectueuses des fonds marins.