La diversification alimentaire de votre enfant

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Nourrir son enfant, c’est bien sûr le faire manger, mais aussi guetter ses réactions, s’adapter, communiquer avec lui, l’accompagner vers l’autonomie... Les repas sont des moments forts dans la relation parents/enfant. L’étape de diversification correspond au passage d’une alimentation exclusivement constituée de lait à une alimentation variée. Elle débute entre 4 et 6 mois et se poursuit graduellement jusqu’à l’âge de 3 ans. Votre enfant va doucement élargir sa palette de goûts, de saveurs et de textures.

Quand et comment débuter la diversification ?

Un bébé peut commencer à découvrir toutes les familles d’aliments entre 4 et 6 mois, y compris ceux qui peuvent provoquer une allergie (œufs, arachides, poudre d’amandes ou de noisettes…). Pareil pour le gluten. En effet, on sait aujourd’hui que plus les enfants goûtent tôt ces aliments, plus ils développent leur tolérance à ces aliments.

Vous pouvez cependant demander l’avis de votre médecin traitant ou de PMI s’il y a des allergies dans la famille.

Commencez quand vous le souhaitez : pas avant le début du 5e mois ou un peu plus tard, en particulier si votre enfant est prématuré. Si c’est votre cas, demandez un avis médical. Mais rappelez-vous qu’après 6 mois révolus, le lait seul ne suffit plus à couvrir ses besoins.

Adapter les apports à ses besoins

L’allaitement maternel se fait à la demande, et que si l’enfant est nourri au biberon c’est lui qui « gère » les quantités qu’il absorbe et qu’il ne faut pas insister pour qu’il finisse le biberon.

À chacun son rythme

Votre enfant peut avoir le goût de la découverte, mais il peut aussi ne pas manifester d’engouement pour le changement. Chaque enfant a son propre rythme qu’il est important de respecter. Le passage du liquide à des textures de plus en plus solides est un apprentissage que chaque enfant réalise à son rythme. Un aliment inconnu, des morceaux à mâcher, une cuillère à attraper… autant de situations qui vont entraîner des réactions de votre enfant. Pour bien s’adapter à ses besoins, le mieux est de l’observer. A-t-il l’air surpris ? Intéressé ? Content ? Votre rôle de parent est de l’accompagner et le laisser expérimenter.

Respecter les goûts et les préférences de son enfant

Si votre enfant est surpris par l’odeur, la couleur, le goût ou la texture d’un aliment, il faut le rassurer en lui parlant de cet aliment. Une petite grimace ne doit pas vous empêcher de refaire un essai. Ne le forcez pas, mais proposez-lui quelques jours plus tard ce qu’il a refusé : petit à petit, il se familiarisera avec la nouveauté, la goûtera... et finira sans doute par l’apprécier. Il faut souvent réessayer plusieurs fois (parfois jusqu’à 10). Moins vous vous braquerez, plus il y a de chances que votre enfant goûte avec plaisir l’aliment quelque temps plus tard. Attention cependant à distinguer le refus d’un aliment nouveau avec un véritable dégoût : comme vous, votre enfant peut ne pas aimer certains produits. Il ne faut jamais le forcer à manger.

Gérer les quantités et la fréquence des repas

Dès sa naissance, un enfant prend naturellement les quantités de lait dont son corps a besoin et cela continue après quand vous lui proposez d’autres aliments.

Au début de la diversification, entre 4 et 6 mois, il goûte une puis quelques cuillères à café ; puis progressivement, son appétit et ses capacités de digestion augmentent. Il est possible qu’au moment où il commencera à manger tout seul, votre enfant mange moins. Rappelez-vous aussi que son appétit peut varier dune journée à lautre.

Évitez de lui donner à manger en dehors des repas « pour compenser » ; en ne mangeant qu’aux repas et au goûter, il lui sera plus facile d’être à l’écoute de son appétit et d’avoir faim quand il passe au repas.

S’il mange « trop » lors d’un repas, il mangera spontanément moins au repas suivant (c’est une capacité que nous « désapprenons » en grandissant). Faites-lui confiance, et s’il n’a plus faim, ne le forcez pas à finir son assiette.

En ce qui concerne le rythme des repas, il est de 4 par jour dès 6-8 mois : petit déjeuner, déjeuner, goûter et dîner. Structurer ainsi l’alimentation de votre enfant sur la journée lui permet d’acquérir de bonnes habitudes le plus tôt possible.

Quelques signes de faim de l’enfant : il pleure, agite vivement bras et jambes, ouvre la bouche quand le biberon ou la cuillère approche.

Quelques signaux de rassasiement : il s’endort sur le sein ou le biberon ou ralentit sa tétée ou sa prise de nourriture, tourne la tête quand on lui tend la cuillère, regarde ailleurs, veut quitter sa chaise pour aller jouer.

Un repère : la courbe de croissance du carnet de santé

Comme les adultes, certains enfants mangent plus - ou moins - que d’autres. Les consultations systématiques de suivi avec le médecin traitant ou à la PMI servent à vérifier que le poids et la taille de votre enfant suivent une évolution normale. Au moindre doute, vous pouvez aussi consulter entre deux consultations systématiques.